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Une place forte !

Une campagne de dénigrement est menée tambour battant contre les conseillers du Président de la République. En même temps, une campagne de soutien pour blanchir le Chef du gouvernement, qui s’est trouvé englué dans une bourde communicationnelle à cause de ses déclarations à France 24 à propos de l’immigration irrégulière et ses possibles connexions avec le terrorisme. A priori, aucun rapport ne peut être établi entre les deux questions, à savoir celle du dénigrement des conseillers du Président de la République et les autres campagnes qui font la promotion et citent les réalisations du Chef du gouvernement.           

En vérité, il y a un rapport. Car celui qui mène le jeu sait ce qu’il est en train de manigancer. Et le lien entre les deux campagnes peut être facilement établi.  D’abord, ceux qui n’ont pas pu avoir accès au Palais de Carthage, comme du temps de Foued Mebazaa, de Moncef Marzouki, de Béji Caïd Essebssi, de Mohamed Ennaceur, ne désarment pas. Ils essayent à cor et à cri de trouver une brèche par laquelle ils pourraient s’infiltrer au palais pour donner libre cours à leur influence. Le problème est qu’avec Kaïs Saïed, les méthodes d’intrusion habituelle ne sont plus possibles. L’homme n’est pas de ceux qui mettent leur fierté et leurs principes de côté pour privilégier  les relations douteuses. Alors, le Palais de Carthage n’a jamais été autant protégé, autant prémuni contre tous ceux qui ont tenté de l’infiltrer. De ce fait, la voie ne peut être libre que lorsqu’on s’attaque aux conseillers du Président. Son chef de cabinet en particulier. L’objectif est de déstabiliser l’équipe. Car pour avoir un accès direct au Chef de l’Etat, il faut faire sauter tous les verrous. Et parmi les obstacles, il y a Nadia Akacha, une femme qu’on essaye de diaboliser afin de fragiliser davantage le Palais de Carthage. Mais on s’attaquera aussi aux familles des conseillers, aux parents du Président de la République, à ses amis proches, pour faire trembler les murs du temple. Le stratagème est éculé et éprouvé, les remparts les plus solides ne peuvent être pris que de l’intérieur. Or, le style à Carthage a changé. Plus d’invitations de complaisance, pas de dîners arrosés avec des convives conspirateurs dans les restaurants huppés. Car il y a de la morale dans le nouveau style de gouvernance à Carthage et il y a aussi de l’honnêteté et de la loyauté. Donc, l’unique passerelle possible serait de faire planer le doute sur les conseillers. Mais ils ont été triés sur le volet et leur péché mignon est qu’ils ressemblent à leur Président. Il faut donc altérer leur image et ébranler leur moral pour pouvoir ruiner autant que possible l’action des équipes proches du Président au Palais de Carthage. Et pour y parvenir, il n’y a pas mieux que cette période où chaque attaque médiatique contre le Palais de Carthage serait  inscrite sur le compte du Chef du gouvernement. Ainsi, Hichem Mechichi serait accusé de tirer à boulets rouges sur Kaïs Saïed. C’est un coupable malgré lui. Il présente le profil idéal des boucs émissaires que les vrais comploteurs vont sacrifier sur l’autel du premier compromis qu’accepterait le Chef de l’Etat. Que gagnent-ils ? Se débarrasser de Mechichi et isoler le Président. Ainsi le pays, avec le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, sera de nouveau entre leurs mains. Comme pour les  neuf dernières années. Qui sont-ils ? Les vraies forces contre-révolutionnaires. Ils peuvent être des islamistes, des rcdistes, de la gauche, des membres des ligues de la révolution, des droits-de-l’hommistes. Mais en vérité, ce sont des espions à la solde des axes du mal, des terroristes en quête de troubles pour se régénérer, des lobbyistes financiers et contrebandiers pour qui la Tunisie n’est qu’un simple marché duquel il faut titrer profit. Mais ce genre de calcul politique étriqué ne servira pas à grand-chose tant que des vaillants hommes et femmes seront au rendez-vous pour protéger les remparts de Carthage contre tous les assauts.

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Un commentaire

  1. Abdessattar

    18 décembre 2020 à 20:26

    Un ton d’un éditorialiste qui cherche à se faire une place à Carthage. le moule est le même…

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